Jardinothérapie sur la Santé Mentale

Les Nombreux Bienfaits

Ashley Dercach, CTRS, BRLS, BHSc
Coordinatrice des loisirs

Les personnes qui ont des problèmes de santé mentale peuvent ressentir une multitude de symptômes pouvant avoir un impact négatif sur leur santé physique, sociale, émotionnelle, spirituelle et cognitive. Heureusement, des thérapies par la nature peuvent avoir un effet positif sur tous ces symptômes. À l’Hôpital général Victoria nous avons adopté une approche pratique face aux traitements par la nature en mettant en place un programme de jardinage. Les effets de ce programme sur les patients se révèlent très positifs.

Des chercheurs ont constaté que les thérapies par la nature ont un effet bénéfique sur la dépression, l’anxiété, le stress et même la schizophrénie. En offrant aux gens la chance de pratiquer une activité agréable, de potentiellement raviver des souvenirs positifs liés à des expériences passées et d’accumuler de nouveaux souvenirs positifs, nous les aidons à faire face à l’adversité en période de stress. Des chercheurs ont aussi constaté des effets sur le bien-être spirituel en lien avec la connexion avec la nature et le fait de créer de la vie.

L’isolement social est un facteur commun chez les personnes qui ont une maladie mentale, mais les thérapies par la nature peuvent accroître la socialisation. Les participants peuvent acquérir des compétences sociales et apprendre à travailler en équipe. L’acquisition de telles compétences peut mener à l’amélioration des possibilités d’emplois, du sentiment d’amour-propre, de l’estime de soi, de la motivation et de la détermination. Les activités en nature peuvent aider les participants à prendre conscience des facteurs de stress et à les gérer, et ainsi éviter de suranalyser la situation. Finalement, les heures d’ensoleillement et le temps passé dans la nature procurent des bienfaits physiologiques et augmentent le niveau d’énergie.

Le programme de jardinage de l’Hôpital Victoria varie au fil du temps. Au printemps, les patients préparent le jardin et plantent les semences. Ils acquièrent des connaissances en lisant les directives sur les emballages de graines et apprennent le compagnonnage des plantes. Tout au long de la saison de jardinage, ils arrosent, taillent, fertilisent et désherbent le jardin. Beaucoup de patients constatent les effets thérapeutiques liés à la nature répétitive du désherbage et éprouvent un sentiment d’accomplissement. Vers la fin de la saison, les patients récoltent les végétaux (du moins ce qu’il reste après le passage des animaux qui se sont régalés!). Les produits de la terre sont ensuite cuisinés en groupe, ce qui approfondit le lien entre la nourriture et la nature. Les patients aiment avoir la chance de socialiser dans un environnement détendu.

Pour certaines personnes, il s’agit d’une première expérience de jardinage. Elles peuvent être nerveuses à l’idée de faire quelque chose de nouveau ou craindre d’échouer. Le fait de pouvoir essayer une nouvelle activité dans un milieu sûr et d’un grand soutien peut avoir un effet thérapeutique. En plus du jardinage, le programme enseigne aux patients la régulation émotionnelle, de saines stratégies d’adaptation, ainsi que l’importance de vivre des expériences positives et d’avoir un but.

Puisque l’on peut vivre des expériences très sensorielles dans la nature, les patients peuvent pratiquer la pleine conscience dans le cadre du programme de jardinage. Ils peuvent toucher le feuillage duveteux d’une plante qui porte le nom d’oreille d’agneau, sentir l’odeur du thym, respirer l’air frais et identifier des légumes et les déguster. Se mettre les mains dans la terre est généralement une expérience positive. Les patients semblent toujours surpris après être entrés en contact avec la nature de cette façon et demandent souvent de garder quelque chose provenant de ce contact.

Lorsque le personnel de thérapie par les loisirs voit un patient se détendre ou être de meilleure humeur, il l’aide à prendre conscience du lien avec la nature et l’encourage à poursuivre des activités axées sur la nature après sa sortie de l’hôpital. Le personnel fournit aux patients des suggestions pour accroître leur exposition à la nature dans la communauté, dans l’espoir qu’ils intègrent des choix santé à leurs plans d’autogestion de leur santé.  

Le programme de jardinothérapie de l’Hôpital Victoria n’est qu’un exemple montrant comment nous utilisons l’information découlant de la recherche pour orienter notre programme de traitement d’une manière très pratique. Nous aimons être en mesure de faire profiter nos patients de la nature et nous espérons que ces expériences seront une étincelle qui leur donnera envie de vivre de nombreuses expériences positives à l’avenir.


Références

Adevi, A. et F. Mårtensson, Stress rehabilitation through garden therapy: The garden as a place in the recovery from stress, 2013. Urban Forestry & Urban Greening12(2), 230–237. https://doi.org/10.1016/j.ufug.2013.01.007  

Cipriani, J., J. Georgia, M. Mcchesney, J. Swanson, J. Zigon, et M. Stabler, M., Uncovering the Value and Meaning of a Horticulture Therapy Program for Clients at a Long-Term Adult Inpatient Psychiatric Facility, 2018. Occupational Therapy in Mental Health34(3), 242–257. https://doi.org/10.1080/0164212X.2017.1416323

Gonzales, M.T., T. Hartig, G.G. Patil, E.W. Martinsen, et M. Kirkevld, M., A Prospective Study on group cohesiveness in therapeutic horticulture for clinical depression, 2011. International Journal of Mental Health Nursing, 20, 119-129. https://doi.org/10.1111/j.1447-0349.2010.00689.x

Howarth, M., C. Mcquarrie, N. Withnell et E. Smith, The influence of therapeutic horticulture on social integration, 2016. Journal of Public Mental Health15(3), 136–140. https://doi.org/10.1108/JPMH-12-2015-0050    

Oh, Y.,  S. Park et B. Ahn, Assessment of the psychopathological effects of a horticultural therapy program in patients with schizophrenia, 2018. Complementary Therapies in Medicine36, 54–58. https://doi.org/10.1016/j.ctim.2017.11.019

Parkinson, S., C. Lowe et T. Vecsey, The therapeutic benefits of horticulture in a mental health service, 2011. The British Journal of Occupational Therapy, 74(11), 525–534. https://doi.org/10.4276/030802211X13204135680901

Skip to content